Le karaté peut être décrit aussi bien comme un art martial ou comme une méthode de combat, utilisant un grande diversité de techniques: blocages, attaques, esquives, projections et clés.
Le karaté est un des plus dynamiques de tous les arts martiaux. Un karatéka bien entraîné est capable de coordonner parfaitement son corps et son esprit, ce qui lui permet de contrôler sa puissance physique à son gré. Cependant la force physique ne fait pas obligatoirement un bon karatéka.
Au contraire, c’est plutôt sa capacité à maîtriser et coordonner son corps et son esprit qui assure un bon niveau. Les bénéfices du karaté sont nombreux dans la vie d’un homme moderne. Au quotidien, nous avons tendance à oublier l’utilité de l’exercice physique et mental. La pratique du karaté fortifie le corps, développe la coordination, accélère les réflexes et augmente la vigueur. Le karaté est une activité pour laquelle l’âge n’est pas un obstacle.
La pratique du karaté est divisé en trois aspects: le kihon (les éléments essentiels), le kata (la forme) et le kumite (entraînement/combat à deux).
Le mot « Karaté » est une association de deux représentations japonaises : « KARA » signifiant « vide » et « TE » signifiant « main » : karaté veut donc dire « la main vide ».
KARA TE
En ajoutant le suffixe « do » (« la voie »), soit karaté-do, cela implique que le karaté est un style de vie qui va bien au-delà des seules applications de self-defense. Dans le karaté-do traditionnel tel que nous le pratiquons, nous devons toujours garder à l’esprit que le véritable adversaire, c’est soi-même.
Le fondateur du karaté Shotokan Gichin Funakoshi disait que l’esprit et la technique ne font qu’un dans le véritable karaté. Nous devons donc nous efforcer de faire de nos techniques physiques le reflet de notre esprit et d’améliorer notre esprit par la compréhension de l’essence des techniques physiques.
En améliorant notre entraînement , nous améliorons notre esprit et notre mentalité. Par exemple, éliminer les mouvements indécis et faibles dans notre karaté peut nous aider à éliminer les faiblesses et hésitations de notre esprit et inversement.
Maître Gichin Funakoshi
Maître Gichin FUNAKOSHI est considéré comme le fondateur du karaté moderne.
Né à Shuri dans la préfecture d’Okinawa en 1868, il s’initia très tôt à la pratique du karaté-do. En effet, de constitution naturelle fragile voire maladive, c’est dès l’enfance que ses parents lui firent étudier le karate pour surmonter ses handicaps. A l’école primaire, sa santé s’améliore notablement et il décide de s’investir dans l’art pour atteindre une véritable maîtrise. Gichin Funakoshi, qui a alors quinze ans, est initié aux arts d’Okinawa par son professeur d’école qui n’est autre que le fils du grand maître Asato. Plus tard, maître Asato l’acceptera comme disciple et le formera selon l’esprit traditionnel de la pratique. Gichin Funakoshi y apprendra l’austérité de l’enseignement, fait d’interminables répétitions et le principe d’apprentissage de « un kata tous les trois ans » est respecté. Mais sa grande richesse technique il la doit à maître Itosu.
Il eut donc la chance d’être formé par les deux principaux successeurs de Sokon Matsumura.
A cette époque, le gouvernement avait proscrit la pratique du Karate et les entraînements devaient avoir lieu en secret.
Il était un homme cultivé et un poète de renom. Il suivait de très près le code moral de ses ancêtres et observait les interdictions d’autrefois. Fidèle à ses principes, il considérait que le Samourai devait avoir une apparence impeccable.
Gichin Funakoshi apprenait parfois sous leur double tutelle les aspects spirituels et techniques du Karate.
En 1902 il fit une démonstration devant les responsables de la province de Kagoshima.
En 1912, le Shôbukai d’Okinawa le choisit pour effectuer une démonstration à la marine Japonaise. Il fut remarqué par l’amiral de la flotte impériale.
G.Funakoshi alla au Japon pour la première fois en 1917 pour faire une démonstration au Butokuden de Kyoto. Il y retourne cinq ans plus tard pour une deuxième démonstration devant le ministre de l’Education Nationale Japonaise. Jigoro Kano le fondateur du Judo, l’invite à Tokyo pour présenter son art au Kodokan.
Le succès fut immédiat et les demandes de cours affluaient. Sensei décide de rester dans cette ville pour enseigner l’Okinawa-te. Il ne retourna jamais à Okinawa. A cette époque, en 1921 le maître Choku Motobu, également ancien élève de Itosu, enseignant déjà cet art au Japon.
Funakoshi enseigna d’abord au Meisojuku, une pension pour étudiants dans un dojo de 40m2. Plus tard il partagea le dojo de Hakudo Naka-yama, un maître de Kendo.
En 1935, Sensei ouvrit son propre dojo (le Shotokan) dans le quartier de Meijiro. En 1936, G.Funakoshi avait ouvert plus de trente dojos dans les universités et dans les entreprises. C’est à cette époque que les katas furent révisés dans la forme.
C’est vers 1930 que Funakoshi commencera à utiliser l’idéogramme « Kara » signifiant vide, aux dépends de celui, de prononciation identique « To » désignant la Chine. La raison évidente en était la montée du nationalisme au Japon, mais, pour se justifier, il invoquera un des enseignements du bouddhisme Zen : « Shiki soku ze ku, Ku soku ze shiki » que l’on peut traduire par l’apparent est accès au vide, le vide permet d’accéder à d’autres états (de la conscience). Il lui ajoutera le suffixe « DO » pour suivre la même évolution que les autres Budo qui étaient passés du Jutsu au Do. Ainsi naquit le Karaté-do, « la voie de la main vide », qui remplace le To-de, « la main de chine ».
Dans le contexte du conflit sino-japonais, engagé à partir de 1936, Funakoshi dut se résoudre également à modifier en japonais de nombreux noms de kata d’origine chinoise. C’est ainsi que les Pinan devinrent Heian.
Gichin Funakoshi a transmis seulement quinze katas à ses élèves. Les autres katas furent enseignés par d’autres maîtres d’Okinawa, amis du Sensei venus au Japon pour organiser des séminaires.
Avant de s’éteindre en 1957 (le 26 avril précisément à l’âge de 86 ans), il forma de nombreux élèves, dont Maître Tsutomu OHSHIMA.